“La gioia” – Pippo Delbono

Le 21 avril, l’équipe de Migrant Spectators était au Théâtre National de Bruxelles pour assister à la représentation de La gioia de Pippo Delbono.

© Luca Del Pia

Pippo Delbono a rencontré Bobò en 1995 à l’hôpital psychiatrique d’Aversa. Acteur né, qui ne savait ni lire, ni écrire, ni parler, et disparu depuis.

Gagné par une terrible mélancolie et même une sorte de désespoir, le metteur en scène italien entame un voyage vertigineux vers la « gioia », la joie simple. Celle qui rejaillit soudainement dans la vie, les chansons, la musique, le pas de danse. Quelle mémoire le théâtre garde-t-il de tous ces petits riens du quotidien ? Comment les rend-il à leur vérité nue ?

Qu’est-ce que j’ai vu ?

par Céline

J’ai vu énormément d’images de vie, de mort, de fête, comme le cirque de la vie. 

La poésie était très présente et j’y aie vu un message d’espoir et d’acceptation. 

J’y ai vu aussi de la folie douce. 

La pièce m’a laissé un goût de joie empreint de tristesse à l’image de ce qu’un spectacle de cirque ou ce que le personnage du Clown m’inspire. 

Cela m’a fait penser la La fête triste de Trisomie 21.


“J’ai vu”

par Clara

J’ai vu 

L’obscurité et la lumière 

La fragilité  et la tendresse

La solitude et le partage

La folie et la beauté

La tristesse et l’effervaissance

Des barreaux et des fleurs

J’ai ressenti un lien invisible rempli d’amour et de confiance qui relie les comédien.ne.s entre eux et elles et leur donne la force d’exister,

Ne serait-ce pas ça la Gioia ?”

Nous ne sommes rien sans l’autre et inversement.


“Donner un corps, une place à l’absence”

par Elias

© Luca Del Pia

“Une cérémonie d’adieu dans laquelle prennent part les comédiennes et comédiens de Delbono : comme une troupe de cirque capable d’incarner tous les masques, toutes les expressions, des sentiments humains.”


Ce que j’ai vu ?

Un homme, avec une chemise blanche, debout, sur une scène vide.

Il tient un micro dans sa main.

Et, dans l’autre, des pages d’un texte.

Il lit, se souvient, il raconte.

Bobo.

Il raconte Bobo.

Il marche sur la scène, s’arrête, face au public, il se remémore…

Pippo Delbono a rencontré Bobo en 1995 à l’hôpital psychiatrique d’Aversa.

Cet homme fait des allers-retours entre la scène et la salle, descend en boitant les escaliers pour s’assoir sur une chaise au premier rang, et regarde le plateau se peupler de figures.

Ce que j’ai vu encore ?

Ce même homme qui dit : « la joie… ou plutôt, un chemin vers la joie. »

Une tentative d’hommage, de deuil.

Une volonté de sortir de la tristesse, de la perte.

De donner un corps, une place à l’absence.

Une cérémonie d’adieu dans laquelle prennent part les comédiennes et comédiens de Delbono : comme une troupe de cirque capable d’incarner tous les masques, toutes les expressions, des sentiments humains.

Nous les voyons passer tour à tour du jardinier solitaire s’émerveillant des fleurs qui poussent, au défilé de possédés s’agitant sur fond de musique électrique auquel succèdent les évocations de souvenirs d’enfance de Pippo par la présence étrange de Gianluca qui chante en karaoké.

J’ai vu tout un entourage féérique en costumes colorés.


L’immortalità per partorire il pensiero

La mortalità per acciufare il presente

L’estinzione per accaparrarsi anche i fiori sulle tombe dei sordo-ciechi

L’immortalità per cacciare di casa la paura

La mortalità che insegue la perfezione……

che non esiste

L’estinzione come lascito senza eredi

Solo la differenza e il difetto sono la potenza del genere umano!

L’immortalité pour donner naissance à la pensée

La mortalité pour saisir le présent

Immortalité pour amasser même les fleurs sur les tombes des sourds-aveugles

Immortalité pour chasser la peur de la maison

Mortalité pour chasser la perfection……

qui n’existe pas

L’extinction comme héritage sans héritiers

Seuls la différence et le défaut sont la force de l’homme !

Luciano

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